Les problèmes avec le Buveur de Lait ont commencé
Les problèmes avec le Buveur de Lait ont commencé lors de ce fameux week-end de Pentecôte. Le Buveur de Lait m'avait emmenée avec ses amis faire de la grimpette. Ca m'avait permis de découvrir le Buveur de Lait sous un autre jour (c'était mon dernier post) et de ne pas faire de la grimpette.
Non, pas faire de la grimpette, j'exagère. Pendant les trois jours qu'on duré ce week-end inoubliable, j'ai fait trois voies: une le premier jour, deux le deuxième lorsque nous nous sommes séparés des autres après que j'ai eu piqué une crise de larmes, et aucune le troisième jour. C'est à dire que mon programme quotidien consistait à venir m'asseoir le matin à 10h avec les autres au pied du mur, à lire pendant huit heures entrecoupées d'une pause déjeuner et de deux ou trois bisous du Buveur de Lait qui venait voir comment j'allais (très bien, merci, je me fais juste chier comme un rat mort) puis de partir manger à 19h avec les autres. Autant dire que j'étais plus en colère qu'affamée.
Chaque jour, le Buveur de Lait me faisait de grandes promesses solennelles que le lendemain, on allait s'organiser autrement, et qu'on ferait un rocher avec plein de voies pour moi. Et le lendemain, comme la veille, c'était Schwarzmann qui imposait ce qu'il désirait faire, et le Buveur de Lait me traînait à la suite du groupe.
Nous formions un petit groupe de trois couples. Le Tigre avait amené sa copine, une rousse pas très jolie et très sportive, et Schwarzmann avait amené sa nouvelle copine, une blonde un peu jolie et très sportive.
Comme il arrivait parfois que les trois hommes se lancent dans une voie où aucune de nous ne pouvait les suivre, nous nous sommes parfois retrouvées entre nous à discuter au pied du mur. Fausse-Mme-Schwarzmann nous parlait de leur nouvelle maison, en banlieue, bien au calme dans la natuuuure. "Ah! la natuuuure!" s'écriait alors Mme-Tigre en coeur, et toutes deux de se répandre à qui mieux-mieux sur le calvaire de vivre en ville et le bonheur de ne faire qu'un avec la natuuuure.
Moi j'aime la ville. J'aime les bibliothèques, les librairies et les grands centres commerciaux. J'aime pouvoir prendre les transports en commun à n'importe quel moment, et me laisser surprendre au détour d'une rue par un happening (la dernière fois, c'était une bande de gens couverts de peinture qui se balladaient tout nus dans le métro). J'aime les punks et les marchands de glace.
Je n'ai jamais fini première à un marathon (ce qui faisait de moi l'exception criante dans le groupe) et ce n'est même pas demain la veille que je vais courir un marathon. Je n'ai jamais grimpé aux arbres ni ne me suis perdue seule dans la forêt étant petite.
Bref, je n'ai rien à voir avec ces gens.
Et je me demande sincèrement pourquoi le Buveur de Lait s'est tourné vers une fille comme moi.