Je suis arrivée à TZ le 7 septembre. Mon été a
Je suis arrivée à TZ le 7 septembre.
Mon été a été assez bizarre, principalement marqué par une espèce d'engourdissement du cerveau. Ne pas réfléchir, ne surtout pas réfléchir. Lire, lire, lire. Lire sans savoir ce que je lis. Dormir. Ne surtout pas penser.
à chaque fois, je me disais : j'y réfléchirai à TZ.
Arrivée à TZ, j'avais ainsi une montagne de choses auxquelles réfléchir. Et presque une semaine pour y réfléchir.
J'ai commencé par me faire une liste de deux pages de choses auxquelles réfléchir. Pour ne pas en oublier en route.
Au début, les idées se bousculaient sans ordre. Je ne réfléchissais pas, j'étais trop ébétée. Après plusieurs heures à essayer en vain de remettre en marche mon cerveau, j'avais envie de dormir et c'est tout.
Après deux jours au milieu des chants et du silence de l'église de TZ, j'étais tellement zen que je regardais ma liste avec dubitation : qu'est-ce qui m'avait paru alors si important ? où était les problèmes ? sur quoi devais-je revenir ?
Je ne suis revenue sur rien.
Je suis restée dans le silence, j'ai rempli des pages et des pages de réflexions sur tout et sur rien (surtout sur rien) et j'ai dormi. J'ai beaucoup dormi.
Une des choses sur lesquelles je voulais absolument revenir, c'était ma rupture avec le Buveur de Lait. Je savais bien que l'évènement méritait une réflexion. Qu'il soulevait des questions. Qu'il aurait fallu que j'en fasse un post.
Mais rien ne venait, pas la moindre réflexion, pas la moindre remarque, ni remord ni contentement. Et maintenant encore, à l'heure où j'aimerais écrire un post dessus, rien ne me vient à l'esprit. Pas même le déroulement de la chose, dont je me souviens à peine, cette discussion pénible dans le coffee-shop d'un centre commercial. Voilà, c'est tout : j'ai bu un thé et on a rompu. Je suppose que c'est moi qui ai rompu puisqu'il a essayé de me retenir. Mais c'était presque un réflexe, moi aussi j'avais du mal à partir. Même s'il était évident qu'on allait jamais s'en sortir.
Pendant deux mois, après, j'ai à peine pensé à lui. Je ne lui ai pas envoyé de carte postale comme je me l'étais promis et je pensais avec un peu d'ennui que j'allais quand même devoir lui rendre un jour quelques affaires qu'il m'avaient passées.
Samedi dernier, je me suis décidée à lui téléphoner. Et je suis retournée chez lui hier.
J'ai appris alors qu'il avait été en hôpital spychiatrique à nouveau. Sans ancien médicament avait des effets secondaires très violents, le nouveau semble mieux lui convenir. Il parle très lentement.
Il a voulu chasser un chat qui passait le museau par l'entrebaillement de la porte. Il a eu une facon très lente et très lasse de lui lancer un "pschiiiit" qui m'a touchée.
J'ai été surprise en arrivant d'être aussi contente de le revoir. je me réjouissais comme de revoir un vieil ami. Je l'ai retrouvé, comme d'habitude, enfoncé dans son canapé à regarder la chaîne d'informations. J'étais contente de m'enfoncer à nouveau dans ce canapé devant les infos qu'on suivait à peine d'une oreille. Je lui ai fait un peu de couture pendant qu'on discutait.
En le quittant, j'avais envie de le revoir bientôt, de faire plein de trucs avec lui, de l'emmener au cinéma, au théâtre, à TZ.
Depuis déjà une semaine et jusqu'au nouveau an, TZ organise une prière quotidienne à 12h30 dans ma ville. Je n'ai pas encore réussi à y aller. Aujourd'hui, par exemple, à midi, j'étais en train de m'épiler les sourcils. Je me suis redessiné le sourcil comme il faut, avec la fameuse ligne entre le nez et le coin de l'oeil et tout.
J'étais fière de moi (je l'avais plus fait depuis au moins 5 ans), même si mon sourcil gauche est trop fin et le droit trop épais. Enfin bref, c'était rapé pour la prière de 12h30.
Mais DEMAIN je vais y arriver (je me dis cette phrase tous les jours). À moins qu'une nouvelle urgence de toute première importance ne me tombe dessus, évidemment.