Je ne vais pas survivre à ce semestre
Cette rentrée est très... fatiguante. (et ceci est une litote)
Mon UFR est un bordel sans nom depuis deux semaines. On m'avait donné un cours de TD de L1 ("tu devrais avoir une vingtaine d'étudiants") et j'avais accepté un deuxième cours d'introduction de L1 pour remplacer un collègue qui est parti. Aussi parce que j'ai GRAVEMENT besoin d'argent (j'ai un trou immense sur mon compte depuis que je suis allée en Perse - je m'en fiche parce que j'ai ramené plein de cadeaux merveilleux à ma famille, mais j'ai un peu trop dépassé mon budget (les devises étrangères, c'est très trompeur)).
Mais y'a eu un bug. Je sais pas exactement où et à quel moment parce que les diverses parties de l'université se disputent encore là-dessus, mais enfin, on a fait rentrer beaucoup trop d'étudiants cette année en philologie. En catastrophe, à deux semaines de la rentrée, mon prof était chargé de recruter 2 personnes pour ouvrir deux cours d'introduction en plus pour réussir un tant soit peu à minimiser les dégats. Comme j'ai besoin d'argent, j'ai dit que je prenais un cours de plus. Après tout, pas de préparation en plus à faire, je vais juste répéter mon cours deux fois au lieu d'une. Sur le papier, c'était pas bien effrayant.
J'ai vaguement oublié un truc: je suis malade à chaque fois que je dois donner un cours. J'ai un trac monstrueux. En général je me réveille systématiquement avec une maladie quelconque le matin où je donne un cours. Lorsque j'ai eu les papiers signés devant les yeux, lorsque j'ai pris conscience que j'allais vraiment passer six heures par semaine devant des élèves à devoir raconter des choses intelligentes, j'ai eu quelques sueurs froides. Les choses ne se sont malheureusement pas arrêtées là.
Le bug s'est révélé avoir pris beaucoup d'ampleur. À quelques jours de la rentrée, "on" s'est rendu compte qu'il n'y avait pas assez de place dans les TD. On a monté les effectifs à 40 élèves par TD. Mais en fait non, "on" s'était encore trompé. Une fois les places de TD attribuées, il a fallu se rendre à l'évidence qu'une centaine (UNE CENTAINE !!!) d'élèves n'avaient toujours pas de place en TD (nan attendez, je répète parce que vous avez pas encore bien compris : UNE CENTAINE !!! Mais comment peut-on se tromper dans ses comptes d'une centaine d'étudiants ? Nan mais... comment ???)
À une semaine de la rentrée, j'était pas en très bon état. Le trac montait, les étudiants envoyaient des emails paniqués, j'avais un rhume carabiné et ma fièvre qui montait de jour en jour.
OK, STOP.
"La Vache, que je me suis dit, tu ne vas pas survivre à ce semestre. Pas dans ces conditions. Il est temps de faire quelque chose, et vite."
Je suis allée voir Niiik. Rendez-vous pris, et je suis arrivée dans cette adorable petite rue du quartier turc que je ne connaissais pas un vendredi en début d'aprèm, en plein pendant que j'aurais dû travailler. Rien à foutre.
Le site internet de Niiik traînait dans mon répertoire depuis presque une année. J'avais tiqué parce qu'il proposait des massages yog et que ses explications me prouvaient qu'il fricotait du côté de l'ayuvdada. (j'y reviendrai)
On est bien d'accord, je n'ai absolument pas les moyens de me payer un massage yog chez Niiik, c'est pas prévu dans le budget du mois. Mais tant pis.
L'expérience, sans être etraordinaire, était intéressante. Je sentais les tensions se détendre et je suis sortie bien rassérénée de la séance. On a pris le temps à la fin de boire un peu un thé et d'échanger quelques mots. Ces quelques mots ont été importants, ils m'ont lancée sur les rails. En rentrant, j'ai passé trois jours complets à me reposer, j'ai révisé ma théorie, et c'est parti: chiche, l'ayuvdada pour survivre à ce semestre.
(je vous explique tout ca en détails dans le prochain post)