Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sous la peau de la vache
Sous la peau de la vache
Publicité
Derniers commentaires
Archives
31 août 2009

Papa

Mon papa est mort jeudi matin.

La réaction de tous les autres chefs a été magnifique. A la fois pleine de pudeur et de sincère amitié envers moi. Après tout, ils ne connaissaient pas mon père.
Face à cette pudeur, le climat qui règne chez moi fait l'effet d'une mauvaise farce.

Tous ces gens font trop de bruit.
Ils ont l'air plus catastrophés que tristes. Toutes leurs condoléances ne valent pas le bras de Greg qu'il a posé sur mes épaules sans rien dire avant que je ne prenne le train.

Quand j'ai pris le train jeudi dans l'après-midi, je ne savais pas encore. J'ai attendu ma correspondance à Lyon et j'ai appelé chez moi. C'est là, dans le combiné de la cabine téléphonique qui fonctionnait à peine que ma soeur m'a dit.
"Tu sais que papa est mort ce matin ? Non ? Ah, ben oui, il est mort."
Je crois que ma première pensée a été qu'on ne pouvait pas m'annoncer ce genre de chose juste comme ça, que du coup non, ce n'était pas vrai. Si on m'apprenait que mon père est mort, on le ferait avec un peu plus de solennité.
Mais si, pourtant, c'est bien vrai. Il est mort.

C'était là alors, dans le hall de gare. Mon gros sac posé par terre, dans mes habits crades. Moi je me suis posée par terre aussi, j'étais crade aussi.
Là j'ai eu les larmes aux yeux. Puis j'ai pensé que je n'avais que le temps de prendre mon prochain train.

Les larmes seraient pour plus tard.

Mais dès mon arrivée chez moi, j'ai été plongée dans cette ambiance familiale.
C'est depuis jeudi comme ça. J'ai l'impression d'une mauvaise farce. Je me sens moins à ma place que jamais.
Et je n'ai pas pleuré.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité