C'est donc totalement la faute à Swift
si je suis pas en train de bosser sur mon exposé pour demain à l'instant présent.
Mais en fait, je meurs d'impatience de vous raconter mon séjour en Pologne.
J'ai commencé par rencontrer dans l'avion un mec super méga intelligent. Qui allait au même endroit que moi.
Les grands esprits se rencontrent, n'est-ce pas.
Qui, en plus, m'aime bien. Et connaît les gens du département de linguistique de l'ENS. Bref, le pied.
Un peu comme si Bog là-haut dans le ciel voulait me dire : les questions de boulot et d'avenir, tu les laisses en sandby pour l'instant, ca se règlera en temps et en heure. En attendant, y'a d'autres questions plus graves qui t'attendent pour ce pélé.
Sur TZ même, j'ai été recrutée pour un job... disons, pas très passionnant. Qui consistait un peu à rester assise dans une pièce toute la journée. Par contre, je me suis retrouvée dans une équipe de 4, assez sympatique. Parmi eux se trouvaient deux permanents (des gens qui viennent aider TZ pour plusieurs mois, voire un an (voire plus)). Et c'est ainsi que tout naturellement, notre salle de "travail" est devenu un lieu de passage pour quelques autres permanents qui avaient envie de faire une pause (le plus assidu étant sans doute Loupiot, un belinois (ouais !!!) super beau et marrant - ce taf avait du bon).
Cela m'a permis de rentrer dans leur monde un peu, et d'apprendre (voire d'être temoin dans certains cas) à quel point leur boulot pouvait être ingrat et épuisant. Certains fr. leur parlaient carrément sans ménagement, et leur avis ou leur bien-être comptait à peu près pour rien.
C'était désenchanteur, d'un côté, mais cela me donnait d'un autre côté une image un peu plus rélle et un peu moins bisounourséenne de TZ. Ca ancrait TZ un peu dans la vie.
Tant et si bien qu'au fil des jours... j'ai commencé à envisager de devenir permanente moi aussi.
C'est en fait cette nouvelle qui m'a interpelée : une rencontre aura lieu prochainement en Patagonie. A priori, rien qui aurait dû m'intéresser à ce point. La Patagonie est un pays qui ne m'a jamais attirée, voire qui me rappelle de mauvais souvenirs (j'ai vécu deux ans en Amérique du Sud étant petite, et ca m'a pas plu du tout du tout), et les gens y parlent une langue que je ne sais pas, que je trouve moche et que je me suis toujours refusée à apprendre. Et pourtant. Ben oui, pourtant...
J'attends pour le moment que le remue-ménage dû au nouvel an soit retombé, et je contacterai TZ pour leur en parler. J'ai déjà commencé à faire mes comptes et calculé qu'il me faudrait économiser 11 euros par jour jusqu'en septembre pour pouvoir partir.
J'ai emmené plein d'autres projets dans mes bagages.
- créer un groupe de prière de TZ sur Belin (incroyable mais vrai, ca n'existe pas, mais j'ai rencontré plusieurs personnes motivées)
- des idées pour mes scouts (en pagaille - d'ailleurs je n'arrive pas à me concentrer sur mon exposé de demain tellement je zappe dans tous les sens)
- organiser un apéro entre voisins dans mon immeuble
- lire la Bible (ben oui)
Je ne peux pas vous résumer ici tout ce qui a pu courir dans ma tête pendant ces quelques jours, parfois difficiles, parfois enthousiasmants. Mais peut-être que je ferai un petit post de temps en temps, si cela a une résonnance dans ce que je vivrai alors (notamment sur la Patagonie, y'a beaucoup à dire).
Pendant tout ce temps, je traversais aussi une période de manque. Pas fortement, mais tout le temps, tout le temps, tout le temps. Ca ne s'attachait à personne en particulier, c'était juste là.
Puis dans le bus qui me ramenait, j'ai repensé à Arthur, et que j'allais bientôt le revoir. Là, ca a vraiment été douloureux, paralysant, engourdissant. J'avais envie de ses lèvres, mais envie à un point.
Je me suis dit que c'était quand même différent.
Je vais enfin revoir Arthur d'ici quelques heures. Je vais être sacrément contente de le revoir, je peux vous dire.
Mais je n'ai absolument rien bossé de mon exposé pour demain, c'est une catastrophe.
Et sinon... ah ben oui, j'ai des nouvelles fraîches de Camarade. Il m'a écrit une carte, figurez-vous. Dans laquelle il me sort de but en blanc une grande tirade sur l'amour et la Révolution (francaises, sous-entendu) : "car l'érotique réside dans l'opposition". N'est-ce pas.
Cela m'a rappelé que j'avais oublié de répondre à une question qu'il m'avait posée sur "la petite mort". On dirait que nos échangent épistolaires ne vont pas s'arrêter là. Cela dit, ce type est zarb (et marrant).