Que d'émotions !
Enfin est arrivé LE samedi : le mariage de Swift et de son poussin.
Un florilège d'émotions. Je vous préviens d'avance : je vais essayer d'être très honnête dans ce post. L'enjeu est double, et je vais vous expliquer pourquoi : il me faut en premier lieu un grand effort pour être honnête envers moi-même ici, parce que je ne vous apprendrai rien en vous disant que l'on n'assume pas toujours ce que l'on ressent. En plus de cela, il est difficile d'être sûr d'interprêter ses émotions dans le bon sens. En deuxième lieu, il me faut être honnête face à deux lecteurs du blogs qui sont relativement directement concernés par les évènements, ce qui est loin de simplifier la donne (interaction avec ma "vraie" vie, tout ca tout ca).
Bref, je commence ce post sans savoir trop jusqu'où il va m'emmener et sans être sûre de ne pas m'interrompre en plein milieu.
Je vous dirai déjà que ce mariage et les journées qui ont entouré ce mariage ont été superbes. De grands moments.
La magie a opéré dès la veille, où le gros de la famille est arrivé. Un joyeux foutoir dans le salon de ma maman, qui venait se rajouter au foutoir des préparatifs dans la dernière ligne droite et au foutoir habituel des choses.
J'ai du mal à expliquer pourquoi l'arrivée de Sirus dans ce grand bazard m'a fait un tel choc. Pas seulement parce que je n'avais pas su ou pas compris qu'il viendrait. C'était aussi parce que deux mondes s'imbriquaient d'un coup, le monde "famille" et le monde "presque virtuel", et surtout que mes deux rôles sociaux devaient tout d'un coup s'accorder : je devenais alors non seulement la Vache des réunions familiales, mais aussi la Vache de Sirus. Deux des facettes les plus opposées de ma personalité : la Vache du grand groupe et la Vache du tête-à-tête (et puis pas de n'importe quel tête-à-tête, parce que Sirus fait partie de ces gens avec qui je parle assez cash, un de ces garcons avec lesquels j'ai l'impression de devenir moi-même presque un garcon).
La présence de Sirus a modifié sensiblement mon rôle social de cette fin de soirée. Il y avait au moins une personne pour laquelle je n'étais ni le décors familial habituel, ni "la cousine de Swift", mais vraiment la Vache. Je ne dirais pas que je devais tout d'un coup assumer mon identité... mais il y avait un peu de ca.
En fait, je n'arrive pas vraiment à l'analyser, et comme je n'arriverai jamais à bâtir un post cohérent, je saute tout simplement du coq à l'âne.
Il était évident que j'allais revoir Baltazar au mariage de Swift, étant donné qu'il était un témoin du marié. Sa présence n'était donc pas une surprise, mais je m'en fichais un peu. Je m'en fichais juste assez pour avoir envie de faire bonne figure devant lui et d'être à mon avantage quand il me verrai. Hors de question qu'il se dise "humm, j'ai vraiment bien fait !" mon Ego s'y refusait absolument.
Mais je m'en fichais assez pour avoir vraiment oublié son existence dans le bazard des derniers préparatifs.
Son existence m'est retombée dessus lorsqu'il m'a interpelée devant la mairie. Je l'ai trouvé changé, pas forcement en bien.
Après les formules de politesse d'usage, je suis retournée à mes préoccupations qui me conduisaient bien loin de ce grand rouquin en costard. Mais toujours son existence me retombait dessus quand je croisais son regard dirigé vers moi. Et je le croisais quand même sacrément souvent. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il m'a regardée tout le temps, certainement pas. Mais il me regardait quand même assez souvent pour que je finisse par avoir la conviction que je ne me faisais pas des films.
Finalement, pendant le repas, il est venu se planter sur une chaise en face de moi dans le but visible de prolonger la conversation. C'est à partir de là qu'il a gagné. Son existence ne m'est plus retombée dessus de toute la soirée puisqu'elle était bien présente à mon esprit en permanence.
Je ne sais honnêtement pas ce que ce garcon m'a fait. Il n'est pas très beau, pas spécialement drôle ni intelligent, il a un air un peu ahuri et un cheveu sur la langue. Non, je ne sais pas quel sortilège il m'a jeté pour me plaire autant. Je ne dis même pas charme, parce qu'il en est dépourvu. Ou alors, est-ce qu'il a du charme ? Je ne peux pas m'empêcher de l'apprécier et d'aimer parler avec lui.
D'accord, j'avoue, l'espace d'un instant, j'ai eu l'image d'une escapade avec lui dans les fourrés. Après tout, j'ai bien le droit de m'imaginer ce que je veux, surtout quand j'ai bu du champagne. Et puis, c'est lui qui a commencé.
Après ca donc, j'ai un peu flirté avec lui. Mais juste un peu.
D'ailleurs, je n'ai fait que lui rendre la pareille : je suis venue l'aborder au milieu du dessert et je lui ai lancé de loin en loin quelques regards. Il n'était pas rare que je rencontre le sien.
Mais je n'en ai pas fait plus. De toutes facons, il n'est intéressé que tant que je ne le suis pas, alors inutile de faire plus de frais.
J'ai préféré garder mon énergie pour la piste de danse et Gael.
A l'époque où j'ai rencontré Gael, j'étais une gamine. Gael devait être déjà un ado, un "grand", quoi, avec une tchatche incroyable, le gars trop trop cool. En plus, je le trouvais trop beau.
On me l'a présenté comme mon cousin. J'avais conscience qu'un cousin n'appartient pas vraiment à la catégorie des gens qui peuvent devenir ton amoureux, et j'étais un peu dépitée. D'autant que je n'acceptais pas cette définition du cousinage puisque mes cousins étaient normalement des gens que j'avais déjà vus avant dans ma vie, et certainement pas des gars trop trop cool. Après avoir essayé d'attirer son attention, j'ai fini par le snober puisqu'il ne faisait ses blagues que pour mes cousines plus âgées. Il me faisait sentir que je n'étais qu'une gamine pour lui et j'étais vexée.
J'ai peu de souvenirs d'avoir croisé Gael dans les années qui ont suivi. Mes souvenirs sont tous fondus dans la même image et je revois toujours la même petite gamine un peu vexée. De toutes facons, tout nous séparait : nos caractères antagonistes, notre âge (dans le fond pas tellement, mais tant qu'on est à l'école, un fossé nous sépare des étudiants), le fait que nous soyons cousins.
C'est la similitude de notre parcours qui, plus tard, nous a rapprochés. Nous étions les deux expats de la famille et avons un peu discuté de notre vie d'expat lors d'une réunion familiale. De fil en aiguille, il m'a invitée à venir lui rendre visite. Chiche. Une semaine de vacances que j'ai passée avec lui a créé un lien qui n'a plus disparu entre nous. Nous nous sommes rendus mutuellement visite dans les dernières années et j'ai vengé la petite fille vexée.
Je suis toujours étonnée que nos caractères si opposés s'accordent si bien ensemble. Je suis aussi surprise de le découvrir quand il s'ouvre à moi beaucoup moins crâneur qu'il n'en donne l'air. De me découvrir beaucoup plus sûre de moi que je ne le pensais.
Gael est mon cousin.
Je suppose qu'il me restera toujours un petit pincement au coeur d'y penser.
Ca n'a pas que des inconvénients. Je peux danser avec Gael comme avec un cousin, sans qu'on y trouve à redire. Et en profiter comme s'il ne l'était pas. Oublier un moment qu'il est mon cousin tout en faisant comme si.
Je peux danser avec Gael et j'ai dansé avec Gael, sans retenue. C'est l'avantage du cousinage. Plein de moments qui m'ont fait chaud au coeur, un grand moment de complicité sur du Grease qui résumait beaucoup à lui seul.
"And my heart is set on youuuuuu..."