Justement à ce moment-là
C'était là, exactement en sortant du métro, et il devait être 21h15, peut-être pas exactement mais pas loin, quand j'ai su que j'avais épuisée toute l'énergie positive recueillie dans ce week-end en France.
Quand je hurlais à l'intérieur de moi que j'avais faim. J'en aurais trépigné comme un bébé. Je voulais manger là tout de suite, là maintenant. Et je hurlais ma faim à l'autre partie de moi, celle qui avait prévu un repas frugal, pour une fois, une petite banane et au lit, parce que quelques heures plus tôt, encore, ca me paraissait possible et raisonnable - et irrévocable, quand une demi-heure plus tôt j'avais eu envie de m'enterrer dans un trou, de me volatiliser de honte.
Bordel de merde, mais c'est pas possible d'avoir grossi comme ca.
Et en sortant du métro, j'ai cédé, j'ai pris un kebab, parce que c'est la seule chose qui pouvait me calmer, céder. Et si j'étais vraiment un enfant, je me serais giflée. Putain, tu n'as aucune volonté, tu me mets hors de moi. Étonne-toi bien après ca de ne plus supporter de te voir dans les murs réfléchissants de l'ascenseur. Pleurniche après ca, vas-y. Putain d'idiote.
Comment vais-je supporter le regard de Michi pendant le camp ?
Et hier encore j'étais tellement heureuse. Alors pourquoi.
Juste à ce moment-là, en sortant du métro, arrivée en haut des marches, à l'air libre, j'ai eu envie de pleurer.
De pleurer de faim, de pleurer de ne pas m'aimer, de ne pas supporter de me voir, d'avoir perdu ce petit quelque chose de bonheur qui s'était déposé sur ma peau ces derniers jours.
Juste à ce moment-là j'ai pensé qu'il fallait absolument que j'aille voir cette spychologue. Que payer cette assurance tous les mois était un prix dérisoire à payer à côté de ca.
J'en ai eu marre, tellement marre.