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Sous la peau de la vache
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11 janvier 2011

Moi et le Buveur de Lait, c'est compliqué

Le 31 décembre 2010 à 23h45, j'ai failli être célibataire.

J'étais tombée plus tôt dans la soirée sur le Buveur de Lait, qui n'aurait pas dû y être, mais "ca n'allait pas". Tous les jours, de toutes facons, quand je lui parlais, "ca n'allait pas". Il me fallait parfois l'appeler sur le fixe de sa mère pour qu'il puisse me dire de vive voix que "ca n'allait pas".
Du coup, au lieu de me laisser profiter tranquillement de ma soirée du réveillon à regarder des films, il a décidé de venir m'embêter pour me raconter à quel point il va mal. Et comme c'était devenu son habitude depuis deux semaines, me dire comment il va mal n'était qu'un point de départ à me faire du chantage affectif pour que je quitte tout pour venir habiter avec lui ("si tu n'arrêtes pas ton travail, que tu ne laisses pas tomber ton colloc sans préavis, et que tu n'acceptes pas de venir vivre avec moi à 2h de trajet de ta fac, c'est que tu ne m'aimes pas vraiment - personne ne m'aime, je suis malheureux, bouhouhou").
À 23h45, on en était donc à se disputer comme des chiffoniers, quand il m'a dit qu'il en avait marre, qu'il laissait tomber, et que dans ces conditions, c'était plus la peine qu'on se voie.

Moi j'en étais à me dire "bon débarras, je vais pouvoir au moins mater des films tranquille", mais comme je suis bête (pourquoi ? mais pourquoi ???) j'ai conclu en lui laissant une ouverture.
Sur laquelle il s'est empressé de sauter pour finir par se réconcilier illico presto. Voyant les chiffres de l'ordi prêts de passer à 23:59, j'ai demandé la trêve du Nouvel An. On s'est dit des choses gentilles et on s'est fait des papouilles virtuelles au moment où Patrick Sébastien hurlait "Bonne Année" à la télé (je suis tombée bien bas cette année).

Voilà comment j'ai failli commencer 2011 célibataire, mais non.

C'est cette même nuit que j'ai enfin réussi à le décider d'aller voir un psy.
Il faut dire que son état avait de quoi faire peur pendant ces vacances. Le lendemain de mon départ, terrorisé, il est parti s'enfermer chez sa mère. Il était terrorisé à l'idée que quelqu'un dehors allait forcement le tuer. "Ils" le suivaient partout, "ils" lui rendaient la vie impossible, alors qu'en plus, il n'avait rien fait, il ne savait pas pourquoi il était devenu leur cible, tout ce qu'il voulait c'était vivre sa vie tranquille. En roulant en voiture l'autre jour, il avait croisé un type dans sa voiture, qui avait fait un geste du bras comme si il s'apprêtait à sortir un revolver pour lui tirer dessus. Il avait trop peur pour rester habiter chez lui, trop peur pour aller faire ses courses, trop peur pour aller faire son jogging, trop peur pour rester manger son repas de réveillon chez sa grand-mère ("ils" ont des espions partout).
Les moments où il ne pensait pas que moi aussi, je faisais partie du complot, il m'envoyait donc des mails désespérés pour me dire qu'il ne pouvait pas vivre sans moi, qu'il fallait absolument que je l'aide.

"Mais non, je ne dis pas que tu es fou, pas du tout, non, je veux juste dire que ce serait bien que tu ailles discuter de ca avec un psy..."
Enfin, il s'est décidé à aller voir une spychothérapeute. C'est déjà ca. C'est quelqu'un qu'il connaît, donc ce sera plus facile pour lui. Il me promettais d'aller la voir le lundi. Je trouvais le lundi fort loin, j'insistais pour le lendemain.
Finalement, de lui même, le lendemain il n'en pouvait plus, et est allé voir cette Moni.

S'en est suivie une semaine encore, qui ressemblait plus ou moins aux précédentes.
Mais discuter avec Moni lui avait "fait du bien", même si toujours "ca n'allait pas".

Je suis partie un week-end sur la capitale avant de retourner en Teutonnie.
Silence radio absolu du BdL.
Après avoir fait un caca boudin infernal pour venir me chercher à la gare à mon arrivée, plus le moindre signe de vie. J'ai fini par partir en me disant que si cet imbécile ne venait pas me chercher à la gare, sous prétexte que je fais partie de la mafia chinoise ou un truc du genre, moi, je laisse tomber, et ouais, c'est plus la peine qu'on se voie.
Un peu inquiète quand même. J'aurais l'air maline, tiens, si j'apprenais qu'il venait de se faire descendre par un asiatique cagoulé...

Enfin, en arrivant, mes craintes se sont confirmées. Un sms m'apprenait que le Buveur de Lait était interné en psychiatrie depuis samedi.
Après avoir posé mes affaires et 3h de trajet plus tard (l'hôpital psychiatrique se trouve évidemment au fin fond du Gers teuton), je suis allée le voir. Il venait de sortir du centre de psychiatrie "lourde", et venait d'être installé dans le pavillon pour les cools, ceux qui doivent rester faire des examens, mais qui sont relativement libres de se ballader comme ils veulent. Je ne sais pas ce qui s'est passé samedi et pourquoi on l'a ammené sirènes hurlantes aux urgences psychiatriques, mais il semble que la démarche venait de lui. Mes insistances ont peut-être servi à quelque chose. En tous cas j'essaye de me donner bonne conscience en me le disant.
Il avait le visage très amaigri. Pour être honnête, d'ailleurs, ca lui va bien. Il me plaît plus malade que bien portant.
En face-à-face, plus d'engueulade. On était juste contents de se voir. Il m'a répété qu'il avait peur de mourir. Je lui ai répété que personne ne voulait le tuer. On a bu des chocolats, et on est resté un long moment blotis sur le lit l'un contre l'autre.

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Commentaires
L
Réponse par un post tout de suite.
S
Bon alors comment va le Buveur de Lait ?<br /> <br /> Il est sorti de l'hôpital ?<br /> <br /> Je pense fort à vous, j'espère qu'il va mieux !
S
Ah ouais quand même o_O<br /> <br /> Hum on dirait que ta romance avec les hôpitaux psychiatriques ne sera pas réservée qu'à 2010, zut.<br /> <br /> Bon courage pour la suite...
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