Un peu moins d'une centaine d'heures
Mon dernier et fort laconique post devait vous faire comprendre que j'avais fini par embrasser Ferrat lors de mon dernier week-end à la capitale.
Plus exactement sur le quai du RER, trois minutes avant de partir prendre mon avion, au moment donc, où j'ai enfin réussi à me décider à lui demander si je lui plaisais (il a dit oui). Le choix de l'image était donc parfaitrement réfléchi (puisqu'ils sont sur un quai de RER (j'ai aussi pris l'embrassant-sur-le-quai-du-RER le moins bien fagotté que j'ai pu trouver pour donner une représentation à peu près exacte le la scène qui s'est jouée (parce que, Ferrat, franchement, question style, c'est pas ça...))).
Deux ou trois fois par semaine, nous nous retrouvons sur skype.
Je redoutais un peu cette étape inéluctable de la relation à distance, rapport à mon incapacité à ce qu'on appelle communément le "bavardage". Mais pour le moment tout se passe bien, car:
1) Ferrat est bavard pour deux
2) dans le fond, je trouve quand même des choses que j'ai envie de lui raconter
3) Ferrat connais plein de trucs et s'intéresse à ce qu'il ne connais pas, ce qui facilite grandement la conversation (franchement, un mec avec qui tu peux parler dans la même soirée de Cyrano, de Lagardère, de l'origine des divers noms du diable et du Concile de 1414, c'est assez cool)
4) on peut aussi ne pas parler et sourire niaisement, c'est pas interdit
L'attente a été longue et j'ai compté les jours. Mais enfin, la date de mon prochain voyage sur la capitale approche.
Notre premier week-end, notre week-end rien que tous les deux, que personne d'autre que nous deux est au courant.
(enfin, vous êtes au courant, maintenant)
(et son colloc aussi, par la force des choses)
On a eu beau pas mal se parler ces dernières semaines, y'a une chose tout de même dont on n'a jamais parlé.
Notamment de savoir où est-ce que j'allais dormir. Notamment de savoir ce qui allait se passer. Notamment de savoir si il a déjà fait ça avec une autre fille avant (je crois que non).
J'y ai pensé longuement de mon côté. J'ai eu le temps d'y rêvasser et de me faire mon idée. Je pense pas qu'il soit naif au point de ne pas y avoir réfléchi de son côté aussi de ne pas s'être fait son idée. Mais c'est pas vraiment une question dont on peut discuter par webcam interposée. Tout dépendra de comment les choses se combinent, de lui, de moi, de l'ambiance. Je ne me suis pas fixée. Je me suis fait mon idée, et je veux surtout prendre le temps qu'il faudra prendre, mais je ne suis pas fixée. J'ai réfléchi un peu aux gestes que je veux faire, et aux questions que je veux lui poser et à comment les lui poser. Possible alors qu'il ne se passe pas grand chose ce week-end, peu importe.
("pas grand chose", parce que "rien", ça m'étonnerais fort quand même !)
Ces derniers temps, je rêvasse (forcément...).
J'ai tout le temps envie d'être seule et de rêvasser. Envie de ne rien faire et de rêvasser. Les trajets assez longs que je dois faire pour aller deux fois par semaine à la danse-à-la-barre ne me dérangent pas du tout. Je me plonge dans mes rêvasseries. Je reconstruis son visage dans ma tête, en commençant par les yeux, toujours (j'ai beaucoup moins de mal depuis qu'il a rasé sa moustache - du coup, il ne ressemble plus à Ferrat, mais c'est pas grave).
Moi qui ne peux pas dormir sans un livre audio, j'en suis venue à avoir envie de silence. J'ai envie d'être seule avec mes rêvasseries pour m'endormir. Depuis des semaines, je me couche presque tous les soirs sans qu'on me raconte une histoire. (presque)
Un seul incident est venu perturber mes rêvasseries.
Alors que je rentrais chez moi, un soir, assez tard c'est vrai, un gars m'a attaquée. Un grand gars costaud et bourré. Il voulait me voler mon sac. Il a sorti un gros cutter bleu de sa poche, pour sectionner les bretelles de son sac. Avec son gros cutter bleu, il m'a entaillé le pouce, qui s'est mis à saigner. J'ai étonnament bien gardé mon sang-froid. J'avais l'esprit trop occupé à réfléchir à tout ce que j'avais appris en self-défense pour avoir le temps de paniquer. Je lui ai tenu tête une bonne dizaine de minutes. Le temps que des gens arrivent et que le gars s'enfuie. Sans mon sac.
J'ai conscience que ce genre d'évènement aurait dû faire l'objet d'un post à part. Mais je suis fatiguée d'en parler. J'ai raconté l'épisode dans tous ses détails à une vingtaine de policiers, pompiers, infirmiers, médecins et amis intrigués par mon gros pensement sur le doigt. Croyez-moi, je n'en peux plus de raconter cette histoire. La police judiciaire enquête, laissons ce pauvre gars qui pensait s'en prendre à une faible jeune femme à ses problèmes et refermons ce chapitre.
Perdue dans mes rêvasseries, je réchléchis à quels vêtements je vais mettre. Est-ce que j'aurai mes lunettes ?
Est-ce que je vais passer mes mains sous son manteau ? sous son pull ? sous sa chemise ? Et quand ?
Est-ce que je me déshabille ? Est-ce que je le laisse me déshabiller ? Quand, comment et dans quel ordre ? Il y a tellement de variations possibles. J'ai encore moins d'une centaine d'heures devant moi pour toutes les passer en revue.
(vous remarquerez qu'on a vachement rétrogradé du porno pour des choses beaucoup plus basiques)
"Ferrat, tu me plais, est-ce que je te plais ?
- Mais bien sûr que tu me plais !"
rhâââââââ je ne m'en lasserai jamais !!!